PALUCLIM

PALUCLIM

Émergence des vecteurs du paludisme en zone rurale du Sahel et stratégies d’adaptation.
Impacts des facteurs climatiques. Application à la région de Nouna au Burkina-Faso

Émergence des vecteurs du paludisme en zone rurale du Sahel et stratégies d’adaptation.
Impacts des facteurs climatiques. Application à la région de Nouna au Burkina-Faso

Coordinateur CNES Cécile Vignolles
Correspondant CNRM-GAME Philippe Dandin
Équipes CNRM-GAME Direction
Site Internet du projet PALUCLIM
Type GICC APR 2010 – N° subvention 2100214938
Début 2011
Durée 2013

 Objectifs

Le projet Paluclim proposait d’appliquer l’approche conceptuelle de la Télé-épidémiologie reliant climat, environnement et santé, au paludisme rural dans la région sahélienne de Nouna au Burkina Faso.
La proposition était donc d’étudier les facteurs environnementaux et climatiques favorables à l’émergence des moustiques / vecteurs du paludisme et de modéliser le risque vectoriel, la première étape biologique du risque de paludisme.
Les objectifs du projet étaient de produire et valider des cartes dynamiques du risque environnemental, puis d’étudier les processus d’adaptation de la lutte face aux risques prédits (efficacité des stratégies de lutte anti-larvaire). L’objet était aussi d’étudier l’impact de la variabilité du climat, allant du saisonnier jusqu’aux basses fréquences, comprenant les tendances et les changements climatiques, sur la prévision de ces risques.

Moustique vecteur du paludisme copyright IRD M. Dukhan

 Apports du CNRM-GAME

Le CNRM-GAME a participé au projet sur la tâche 4 qui consistait à étudier le risque en fonction de la variabilité spatio-temporelle du climat au Sahel (Burkina Fasso). En particulier, ont été étudiés sur la région considérée, l’échelle saisonnière, la variabilité pluviométrique naturelle quasi-biennale, interannuelle et basses fréquences, et enfin les effets du changement climatique.

 Description du projet

Les partenaires du projet Paluclim ont mené un travail scientifique multidisciplinaire, comprenant la collecte et l’organisation des campagnes de mesures in situ, la construction d’une base de données et d’un SIG, l’analyse des images satellites, et la modélisation bio-mathématique du risque entomologique.

 Livrables ou résultats attendus

Ce projet a permis de montrer :
 qu’il est possible de construire, sur la base de données satellitaires et in situ, un modèle de prédiction des gîtes larvaires permettant la mise à disposition opérationnelle de cartes dynamiques de productivité larvaire à l’échelle des villages,
 qu’il est possible de mettre en place et d’appliquer une stratégie larvicide ciblée grâce à ces cartes de productivité larvaire.

Carte dynamique des gîtes larvaires (probabilité quotidienne) avec une densité croissante vers le rouge

Le fait que cette stratégie larvicide n’ait pas eu d’impact sur les densités de vecteurs adultes n’est très probablement pas lié à des facteurs dépendant du processus de ciblage des interventions qui a été mis en place et ne remet pas en cause l’utilisation d’une stratégie larvaire ciblée. L’apport de ces cartes de risque entomologique a été perçu sur le terrain par les acteurs de la lutte antipaludique comme un réel outil d’aide à la décision. Si cette première étude dans la région a montré la faisabilité d’un traitement anti-larvaire ciblé s’appuyant sur ces cartes de productivité larvaire, une opération à plus grande échelle est nécessaire et prévue afin de mesurer quantitativement l’efficience et l’efficacité d’une telle stratégie.

D’autre part, la pluviométrie étant un facteur déterminant de la densité de vecteurs (facteur pris en compte dans la construction de cartes de risque entomologique), une étude de l’évolution du risque palustre en fonction de la variabilité spatio-temporelle du climat a été menée. Pour évaluer l’incidence des conditions climatiques sur le risque palustre dans sa globalité, il a été nécessaire d’utiliser un modèle d’impact. Le modèle retenu est une adaptation du modèle de Craig. L’analyse climatique s’est faite à différentes échelles spatio-temporelles (échelle saisonnière, échelle régionale du changement climatique, et du quasi-biennal aux basses fréquences). Il en ressort que l’augmentation des températures devrait conduire à une réduction notable du risque palustre. Aucune variabilité de pluie significative n’a pu être décelée jusqu’au milieu du 21e siècle, en sachant la difficulté des modèles à reproduire la variabilité des pluies de mousson sur l’Afrique de l’Ouest.

 Partenaires

Le projet Paluclim a mobilisé sur trente-six mois les efforts des équipes du Centre National d’Etudes Spatiales (CNES ), de Météo-France (Centre National de Recherches Météorologiques CNRM-GAME et Direction de la Climatologie), de l’Institut de Santé Publique de l’Université d’Heidelberg (Allemagne) et du Centre de Recherche en Santé de Nouna (CRSN) représentant du Ministère de la Santé du Burkina Faso dans notre zone d’étude. Il a bénéficié des travaux précédemment réalisés par les partenaires en entomologie, en science de l’environnement et du climat, et en télé-épidémiologie.

Liens : www.cnes.fr
www.cnrm.meteo.fr
www.pasteur.mg
www.uni-heidelberg.de
www.crsn-nouna.bf