Variabilité intrasaisonnière de la mousson africaine : Le rôle des moyennes latitudes et de la dépression thermique saharienne

La mousson africaine est ponctuée de périodes sèches et humides, persistant parfois plusieurs jours voire semaines. Leurs impacts sur les sociétés sahéliennes sont souvent dramatiques : une phase sèche peut réduire la sécurité alimentaire de la région, alors que des pluies particulièrement intenses et prolongées peuvent conduire à des inondations importantes. La compréhension et l’amélioration de la prévision de tels évènements sont des enjeux majeurs pour prévenir et atténuer leurs impacts.

Dans le cadre du programme AMMA1, une attention particulière a été portée sur cette variabilité intrasaisonnière de la mousson. À l’échelle de 15 jours, plusieurs origines ont été proposées, notamment les ondes équatoriales. L’étude de la variabilité intrasaisonnière de la dépression thermique saharienne, acteur essentiel de la mousson qui pilote en partie le flux d’humidité sur le continent, a mis en évidence des interactions entre les moyennes latitudes et la convection sur l’Afrique de l’Ouest. Des ondes de Rossby extratropicales et intrasaisonnières induisent des anomalies de circulation cyclonique/anticyclonique sur la Méditerranée, qui peuvent être transportées vers le Sahel Est. Elles y modulent alors la structure de la dépression, les flux d’humidité et d’air sec, et donc la convection.

L’existence de plusieurs mécanismes indépendants modulant la convection aux échelles intrasaisonnières conduit à des interférences, constructives ou destructives, et ainsi à une forte variabilité spatiale et temporelle des phases sèches et humides de la mousson. Cependant, la mise en évidence d’un rôle des moyennes latitudes est une source de prédictibilité intéressante, laissant espérer une amélioration des prévisions sur le Sahel.

Voir la vidéo sur AMMA : durée 21 mn

Chercheurs contribuants à cette thématique : R. Roehrig (CNRM-GAME/GMME/MOANA), JP. Lafore (CNRM-GAME/GMME/MOANA), F. Chauvin (CNRM-GAME/GMGEC/VDR)