Adaptation de la ville au changement climatique : L’exemple du "Grand Paris"

Voici un joli exemple d’étude interdisciplinaire.

Météo-France a participé, au sein du groupe Descartes coordonné par l’architecte Yves Lion, au “Grand Pari de l’Agglomération Parisienne”, étude commanditée par le ministère de la culture. Dix consortiums (chacun composé d’urbanistes, architectes, chercheurs, ingénieurs, ...) ont réalisé une étude interdisciplinaire et proposé des visions générales sur la façon dont l’agglomération de Paris pourrait évoluer d’ici à 2030.

Paris en 2008 PStratégie proposé pour 2030

Si tous les consortiums ont d’une façon ouy d’une autre proposé de "verdir" la ville (afin de limiter le réchauffement climatique global en limitant les émissions de CO2), nous avons quant à nous aussi quantifié l’impact sur le micro-climat urbain d’une stratégie d’adaptation (au changement climatique) de Paris pour 2030. Cette stratégie inclut la prise en compte et la modification du paysage autour de l’agglomération.

Ce scénario, bâti par le consortium Descartes, est basé sur une extension de 30% des forêts (les nouvelles forêts étant exploitées pour la construction ou le bois de chauffage), de nouveaux lacs artificiels et une modification des pratiques agriculturales (favorisant en partie aux cultures céréalières actuelles des cultures maraîchères d’été). De plus, de nouvelles peintures réfléchissantes sont supposées être utilisées dans la zone périurbaine.

En incluant ce scénario dans le modèle de recherche MésoNH, nous avons montré que ceci conduit, pendant les vagues de chaleur, à une réduction de l’îlot de chaleur de 3°C en banlieue et de 2°C dans Paris intra-muros (alors même qu’aucune modification n’est faite dans Paris).

La groupe Descartes a ainsi montré qu’il est possible de réaliser des modifications, certes d’envergure mais réalistes, pour une ville existante (Paris) à l’échelle de l’ensemble de l’agglomération, avec des impacts positifs sur l’économie, les loisirs, les émissions de gas à effets de serre aussi bien que sur le micro-climat urbain local.